Sali Sidibé est un autre exemple du style de musique du wassoulou, devenue populaire
dans les années 80 surtout par des chanteuses. Sur les traces de
Kagbe Sidibé et de
Coumba Sidibé, Sali devient l'une des chanteuses wassoulou les plus
populaires du Mali.
Sa musique est différente de celle de
Oumou Sangaré,
mais plus proche de celle de
Nahawa Doumbia car elle se sert du même rythme
didadi.
Différentes des griots qui chantent surtout des louanges à leur
jatigui, ces jeunes chanteuses
chantent plutôt des sujets contemporains, des problèmes sociaux. Bien que ces chanteuses soient
principalement des
Peulh, elles chantent en dialecte wassoulou de la langue bambara.
La musique wassoulou pentatonique est très différente de la musique malinké
et fait penser aux rythmes de la musique des chasseurs maliens qui est jouée avec le
Dozon N'Goni
(luth des chasseurs), mais la musique du wassoulou est plutôt accompagnée du
Kamelen N'Goni (luth des jeunes à 6 cordes). D'autres instruments utilisés sont le violon
traditionnel monocorde, le
soukou, le
M'Bolon, le djembé et la guitare électrique.
Les rythmes sont répétitifs et hypnotisants, mais laissent la place aux improvisations sur les
instruments à cordes.
Bien que sa famille s'opposait à une carrière musicale (son père étant un marabout),
Sali commença tout de même à chanter dans l'
Ensemble Instrumental National du Mali au
début des années 80. En 1987, elle créa son propre ensemble, et sa cassette
« Tounkan Magni » fut un grand tube au Mali, bien avant qu'une
certaine Oumou Sangaré commence à chanter.
Peu de ses albums sont distribués sur le plan international, mais dans les deux compilations
Wassoulou Sound, publiées par
Stern's Music, quelques morceaux de Sali Sidibé figurent, tels que
« Wale Gnouma Don »,
« Djen Magni » et
« Ntanan »
sur vol. 1 (1991), et
« Gnouman Ke La » sur vol. 2 (1994).
L'album
« Wassoulou Foli » l'a fait connaître aussi hors du Mali.