Kassé Mady Diabaté est un descendant d'une grande famille de
griots,
malinké, musiciens de naissance. Etant né à Kela, un village d'une grande tradition de griots, il a
donc logiquement reçu une éducation traditionnelle comme un griot. A bas âge, il rejoint le
Super Mandé de Kangaba, une petite ville dans au sud-ouest de la capitale malienne Bamako,
et proche de la frontière guinéenne. On est en plein pays Malinké.
En 1972, Kasse Mady intègre le
Orchestre National Badema, un orchestre national.
Plusieurs de ses membres viennent des
Maravillas du Mali, un orchestre créé
par des étudiants maliens au Cuba, et les influences afro-cubaines étaient donc omniprésentes.
National Badema, par contre, essaie d'utiliser des éléments musicaux tirés des traditions malinké,
bambara et sonrhaï.
Deux albums de
National Badema ont été réédités vers la
fin des années 80, et encore en 1999 en CD. Sinon, très peu d'informations sont disponibles sur ce groupe.
Le titre phare de l'album Nama était un de leurs plus grands succès et est représentatif pour
le style musical de National Badema.
Vers la fin des années 80, Kasse Mady était invité à Paris pour enregistrer un album
high-tech avec
Boncana Maïga, l'arrangeur qui a également aidé
Salif Keita à conquérir des marchés
internationaux avec son album
« Soro » album.
Un second album,
« Koulandjan Kela », plutôt acoustique cette fois-ci,
suivait peu après.
Il resta 10 ans à Paris mais retourne finalement au Mali, déçu après avoir été
exploité par des producteurs et maisons de disques. Son caractère doux l'empêchait de revendiquer
ses droits d'artiste.
Au retour à Bamako, il a trouvé le monde musical sur place beaucoup plus vivant et vibrant.
Aussitôt,
Toumani Diabaté
lui a demandé de collaborer sur son album
« Kulanjan ».
En 2002, l'album
« Kassi Kasse » est enregistré dans son village Kela,
avec la collaboration de son frère
Lafia Diabaté avec son
Super Mandé (nommé après l'ancien groupe à Kangaba).
Kassemady était doué d'une voix extraordinaire, souple mais toujours bien maîtrisée. En 2018,
il tombe malade et dans la nuit du 24 au 25 mai 2018, il quitte ce monde dans une clinique de la capitale Bamako.